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Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/199

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que la leçon ainsi prise et donnée iroit mal, et qu’il seroit même un peu triste qu’elle allât bien. C’est donc le maître d’école du village que nous avons pour maître. Émilie étudie beaucoup, mais apprend peu. Pourquoi les François et Françoises ont-ils tant de peine à apprendre une langue étrangère ? On diroit qu’ils croient déroger à la nature éternelle des choses, en appellant le pain et l’eau autrement que pain et eau, et outre qu’ils ont peine à retenir et à dire d’autres mots, ils paroissent ne pouvoir pas trop s’y résoudre.

Mme. d’Altendorf a donné une clef de son bureau à Émilie ; elle veut qu’elle paie et reçoive en son absence comme elle-même. C’est très-bien pensé. Elle intéresse Émilie à la chose publi-