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Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/33

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elles sont faites. J’oserois presque dire, qu’une belle éducation est bien mauvaise, si elle ferme les yeux sur ce qui se passe tous les jours dans le monde. Mais ce ne devroit pas être cela. J’ai quelquefois ouvert vos livres ; j’y ai vu des Rois, des Bergers, des Bergères, des Colonels, des Marquis, des Princesses. Cela revient toujours au même : les hommes s’introduisent auprès des femmes, et par-ci par-là se battent pour elles, tandis qu’elles se haïssent pour eux : en prose, en vers, il n’est presque question que de cela. J’avoue que j’ai été une imbécile, dit Émilie. — Et cette nuit, Mademoiselle… pardon si je vous la rappelle, et il m’en coûte : voyez, je suis sûrement toute rouge : cette nuit, que ne veniez-vous