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Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/41

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de provoquer de nouvelles confidences ; Je comprends, se disoit-elle, pourquoi mon pere et ma mere ne m’ont pas ordonné de me rapprocher de mes parens, et ne m’ont pas recommandée à eux. Je te laisse à la Providence, m’a dit ma mère : prie Dieu, mon enfant ; réfléchis, conserve tes bonnes habitudes ; je n’ai point d’autre mentor à te donner que toi-même.

Vous êtes bien rêveuse, Mademoiselle, dit Josephine. Vous aurois-je offensée ? Bien loin de là, dit Émilie ; en jettant sur elle un regard plein de douceur. Je t’aime, je te plains, je t’excuse ; je me sens obligée de réparer envers toi les crimes de mes parens. Mais, Josephine, cette sorte de désordre où l’on t’a plongée va devenir tous