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Page:Chartier - La Belle Dame sans merci, 1901, éd. Charpennes.djvu/39

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J’en sais tant de cas merveilleux,
Qu’il me doit assez souvenir
Que l’entrer en est périlleux
Et encor plus le revenir…
· · · · · · · · · · · · · · ·
Pour ce, n’ai vouloir de chercher
Un mal plaisir au mieux venir,
Dont l’essai peut couster si cher.

Le pauvre amoureux a affaire à forte partie. Sa rhétorique la mieux fleurie, ses raisonnements les plus spécieux, ses sophismes les plus subtils sont repoussés victorieusement, d’une main ferme et légère. Il a beau remuer ciel et terre, dire son fait à l’homme assez desloyal pour tromper une Dame, vouer à la malédiction universelle cet infâme

Qui se souille de tel meffait

la Belle Dame a réponse naturelle à tout :

Sur tel meffait n’a court ne juge
À qui l’on puisse recourir…
· · · · · · · · · · · · · · ·
On leur laisse leurs cours courir
Et commencer pis derechief
Et tristes Dames encourir
D’autrui coulpe, peine et meschief.