Aller au contenu

Page:Chartier - La Belle Dame sans merci, 1901, éd. Charpennes.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rial d’Ambrosius de Miliis, l’ouvrage en prose le plus étudié de Chartier[1], et veux parler, dès l’abord, de l’Espérance, Le titre exact est celui-ci :

L’espérance ou consolation des trois vertus, c’est à savoir Foi, Espérance et Charité.

On a beaucoup bataillé relativement à la date de composition de ce livre. La difficulté vien-

  1. Dans son Histoire de la Satire au moyen-âge, M. Lenient a consacré une belle page à ces deux ouvrages. M. Petit de Julleville en esquisse l’analyse, dans son Histoire de la langue et de la littérature française. M. Ferdinand Heuckenkamp a découvert que le Curial n’est que la traduction française d’un ouvrage latin composé par l’humaniste italien Ambrosius de Miliis. Henri Martin dit, à propos du Quadrilogue invectif, qu’il place en 1422 (de même que M. Du Fresne de Beaucourt) : « On répandit dans les provinces une espèce de pamphlet politique, écrit par un jeune homme d’un noble cœur et d’un grand talent, Alain Chartier, secrétaire de Charles VII : c’était la France personnifiée dans une vive et saisissante allégorie, qui conjurait ses trois enfants, le clergé, la chevalerie et le peuple, de mériter le pardon de Dieu, d’oublier leurs discordes et de s’unir pour sauver leur mère et se sauver eux-mêmes. » Le moment était bien choisi pour lancer cette « espèce de pamphlet politique. » Charles VI venait de mourir après Henri V de Lancastre, et le parti du Dauphin était devenu le parti national.