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Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/169

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Vers le commencement de l’année 1837, deux membres de la société abolitionniste d’Angleterre, MM. Lloyd et Scoble[1], arrivèrent à Démérary. Le premier partit presque aussitôt pour la Jamaïque. M. Scoble prolongea son séjour jusqu’au mois de juillet, et obtint du gouvernement toutes les communications qu’il put désirer. Au moment de quitter la colonie, il rédigea une série de dispositions qu’il désirait voir prendre à l’égard des apprentis. Sir Carmichael Smyth n’hésita pas à publier ce document, en mettant ses remarques en regard des propositions du voyageur. Le mémoire de M. Scoble et toute la correspondance qui se rattache à son passage à la Guyane sont reproduits avec les documents dont ce précis présente le résumé[2].

Des planteurs, usant de la faculté qui leur en était laissée, avaient substitué aux 70 livres de bananes allouées par semaine à chaque apprenti, une quantité de farineux. Il en était résulté quelque mécontentement sur une habitation. Le gouverneur, jugeant la ration insuffisante, rendit, le 24 avril, un arrêté par lequel les 70 livres de bananes devaient être remplacées par 56 livres d’ignames, de patates, etc. ; ou par 21 pintes de farine de froment (wheat-flour), de maïs ou de riz[3].

Cet arrêté donna lieu à de vives et longues réclamations de la part des planteurs. Le gouverneur consentit à en suspendre l’effet pendant six mois. Il transmit toutes les pièces au secrétaire d’Etat des colonies, qui eut à se prononcer sur

  1. Auteur d’un écrit, depuis lors publié, sur les effets de l’émancipation.
  2. Documents parlementaires, partie V (2), 1838, p. 77 à 103.
  3. Ibid. p. 104, annexe n° 1 à la dépêche n° 115.