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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/122

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vêtements, et ne paraissent nullement dégoûtés de notre contact comme les enfants chinois, remarque que j’avais déjà faite à Simoda. Les hommes et les femmes se contentent de nous entourer et de nous dévisager de près, quand encore nos espions le leur permettent ; mais leur curiosité est silencieuse et leur air bienveillant. Cette population m’est des plus sympathiques. Au Japon, la crainte de l’autorité donne à toutes les formes extérieures de la population un aspect et des façons qui se ressentent de la main ferme de cette même autorité, et lord Elgin me disait que, pendant son séjour à Yeddo, il n’a vu qu’un exemple d’hostilité envers les étrangers, se réduisant à quelques cailloux inoffensifs, lancés par des enfants qui se sont ensuite enfuis en riant. Tout cela dénote-t-il chez le bas peuple l’esprit d’hostilité sourde, dont les Bougnos voulaient nous faire un épouvantail à propos de notre résolution de circuler dans la ville ?

Ici, la fécondité des femmes est, assure-t-on, surprenante, favorisée par la promiscuité des sexes dans les classes inférieures principalement, et par certaines latitudes de la loi japonaise en matière d’infidélités conjugales.

Dans les bains publics, où le Japonais, quelle que soit sa condition, passe invariablement sa soirée, quand ce n’est pas sa nuit, à fumer, à prendre du