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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/163

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20 octobre.

Hier M. de Kattendycke a bien voulu me montrer la ville dans tous ses détails. C’est la même ordonnance qu’à Yeddo, comme rues, comme hygiène publique, comme police municipale, avec cette différence toutefois qu’ici le Ya-kou-nynn apparent est supprimé et que l’étranger, serait-il, comme je fais l’honneur au gouvernement japonais de le supposer, toujours surveillé par l’autorité, il l’est d’une façon occulte, d’une façon décente ; qu’ici du moins il a la satisfaction de se croire entièrement libre de ses mouvements, et qu’il peut circuler partout sans entraves.

Comme je l’ai déjà noté, Nagha-saki est bâtie au pied de deux montagnes juxtaposées, couvertes non-seulement de jardins et de cultures, mais aussi de vastes cimetières dont les tombes, symétriquement alignées comme les rizières qui les avoisinent, représentent une longue suite de générations éteintes ; c’est une nécropole immense dominant la cité des vivants et l’enveloppant tout entière, comme pour lui rappeler qu’elle ne saurait lui échapper. On dit l’intérieur du pays aussi boisé et aussi riche qu’à Simoda.