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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/165

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vient du mot japonais Sin qui signifie héros. C’est la religion de l’État ; elle reconnait un être suprême et une foule de génies qui dirigent les choses et les astres. Comme en Chine, il n’existe ici aucune ferveur religieuse chez la population en général, population essentiellement positive, ou politique, ou industrielle, et se préoccupant beaucoup plus d’intérêts matériels que d’intérêts religieux. Quant aux prêtres, aux Bonzes, plus qu’en Chine encore peut-être, ils forment, dans la société japonaise, une catégorie qui, d’une part, étant complétement écartée des affaires publiques, et, de l’autre, ne trouvant aucun point d’appui sur l’esprit des masses, n’inspire que peu de vénération et n’a en mains aucune autorité : aussi se réfugient-ils, les uns, dit-on, dans l’étude et la science ; les autres, et c’est la grande généralité, dans des habitudes de paresse et d’incurie morale qui en font des personnalités peu respectables.

Autrement dit, au Japon, dans les conditions actuelles de son tempérament social, les idées religieuses, depuis l’expulsion des jésuites, sont-elles étouffées complétement, ou ne font-elles que sommeiller sous le poids de la politique du gouvernement et des instincts positifs et satisfaits de la population ? c’est là une question à laquelle, quant à présent, nul ne serait en mesure de répondre d’une