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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/174

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L’Ambassadeur aura toujours le droit de libre circulation dans la ville, mais il devra prévenir les autorités dès la veille. Quant aux secrétaires et aux officiers, ils ne peuvent sortir de la Bonzerie qu’après la signature du traité. Le deuil est encore une question d’étiquette et de cérémonie. Cependant, par condescendance pour les personnes de la Mission, on leur permettra de sortir pour affaires, mais en aucun cas par pure curiosité. — Le baron Gros demande à garder cette note qui formule des prétentions si étranges ; il déclare vouloir la faire parvenir au premier Ministre, avec une dépêche renfermant ses observations sur son contenu, afin qu’elles soient mises immédiatement sous les yeux du Taï-goun. — Cette intention du baron Gros émeut vivement les commissaires ; une conversation animée s’engage entre eux : les uns sont pour le droit de sortie, les autres insistent pour maintenir l’avis donné la veille aux autorités. — Le baron Gros revient sur l’étrangeté et l’inconvenance de tels procédés, et il répète qu’il partira plutôt que de se soumettre aux humiliations que, sans en comprendre probablement la portée, on semblerait vouloir lui faire subir.

La France considère le Japon comme la nation la plus civilisée de l’extrême Orient ; les Français ont beaucoup d’estime et de sympathie pour les Japonais. C’est en raison de ce sentiment, plus que par tout autre mobile, que, lui, le baron Gros a été envoyé à Yeddo par l’empereur Napoléon pour traiter avec le Japon, Mais ce dernier ne peut se dissimuler que de mauvais procédés altéreraient sensiblement cette sympathie, et tendraient à effacer les sentiments bienveillants de la France, s’ils devaient se continuer. — À bout d’arguments, les commissaires déclarent tout accorder, se bornant à quelques difficultés de détails