Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/239

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les Chinois avaient mise dans l’origine étrangère de ce canon. La plupart des pièces, au nombre de cent quarante à peu près, prises à Ta-kou, avaient été expédiées en toute hâte de Pe-king, à la première nouvelle du départ des flottes alliées pour le Nord.

Les forts de Ta-kou avaient, dans une barre de sable qui couvre entièrement l’entrée du Peï-ho, une défense naturelle autrement formidable que leur artillerie et leur garnison de six mille hommes, choisis cependant dans l’élite des troupes Sino-Tartares. Aussi, avant l’action, la confiance des Chinois était elle aussi entière que leur jactance était grotesque, et s’indignèrent-ils « de l’audace des Barbares, » lorsqu’ils « osèrent » leur demander un passage pacifique entre les forts du goulet, afin que les Ambassadeurs passent aller traiter de la paix à Tien-tsin : « Quel châtiment serait assez grand pour punir une aussi insolente prétention, et en foudroyer les auteurs ; et combien facile serait le châtiment ! » Pauvres Chinois ! deux heures de feu, mais de feu français et anglais, il est vrai, et Ta-kou était à nous ! Et cependant, quoi qu’on en ait dit, quoi qu’on en puisse dire, ils ont une bravoure à laquelle il ne manque que de l’intelligence, de l’initiative et des chefs, ces Chinois, qui s’habillent ridiculement de peaux de tigre, qui animent leurs boucliers d’osier de faces de monstres