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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/24

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qu’à ce jour qu’à mon grand regret, nous n’avons qu’entrevu. Ce que nous en rapportons, comme données un peu certaines ou comme faits un peu précis, nous avons, pour ainsi dire, dû le voler au temps si court de notre séjour dans le vieil empire de Nipon ; aux mystères d’une société se dérobant, depuis des siècles, à l’œil et au contact de l’étranger ; ou l’arracher à un système administratif et politique monopolisant tout, les hommes comme les choses, et défendant aux uns comme aux autres, de se livrer aux envoyés de l’Occident, sans s’être préalablement soumis à l’arbitraire et au contrôle de l’autorité, arbitraire des plus exclusifs, contrôle des plus rigoureux.

Autrement dit : je vous transcris sommairement quelques pages de mon journal de voyage ; vous y trouverez du moins l’itinéraire exact de la première Mission française au Japon.

Partis de Shang-haï vers le milieu de septembre, sur la corvette à vapeur le Laplace, escortée de deux bâtiments légers, le Prégent, aviso de la marine impériale, et le Remy, clipper de commerce frété pour l’expédition, après une navigation heureuse de sept jours, nous sommes arrivés à Simoda. C’était la première étape choisie pour reposer les équipages, avant de pousser jusqu’à Yeddo, la capitale de l’empire et le seul point où l’Ambassadeur