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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/241

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heureuse de ces mêmes canonnières sur le Peï-ho, rivière encore inconnue, que nos Ambassadeurs ont pu, en quelques heures, aller traiter aux portes de Pé-king. Quant à nos pertes, elles ont été cruelles : quatre officiers français ont été tués ; les Anglais, plus heureux bien qu’aussi engagés, n’ont pas perdu un seul officier.

Un service régulier établi entre Ta-kou et Tien-Tsin était fait par les canonnières anglaises, plus légères et plus courtes que les nôtres, partant ayant un moins grand tirant d’eau ; plus maniables, en un mot, dans les nombreux et brusques tournants de lai rivière : le trajet est de huit heures (48 milles).

Les rives du Peï-ho sont plates, et, près de la mer, la campagne est couverte de marais salants agencés à peu près comme ceux de France. Les plaines, semées de monceaux de sel qui affectent une forme conique et couvertes de nattes de jonc, ressemblent de loin à des camps immenses, aux tentes jaunes et serrées. En avançant sur le Peï-ho l’effet se continue ; les tentes ont gardé leurs formes, mais elles ont changé de couleur ; c’est de la terre aux teintes sombres recouvrant des morts ; ce sont des tombeaux, et les tombeaux, dans le Pe-tchi-li comme dans toute la Chine, sont innombrables, jetés sans ordre au milieu des