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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/320

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morale civilisée ; à côté d’alliés tels que les Anglais chez qui le pillage, en pays orientaux, the plunder, ainsi qu’ils le nomment, est passé, dans la région militaire élevée, à l’état de système avoué et prévu, à l’état de corvée de campagne.

Non ; ces mœurs ne sont pas les nôtres, et jamais le sentiment vrai du pays ne les acceptera.

En somme, notre situation en Chine est certainement meilleure en ce moment qu’elle ne l’a jamais été ; nous venons de conquérir la restitution de tous nos sanctuaires et de toutes nos anciennes concessions catholiques ; nous venons de conquérir pour le représentant de la France le droit de résidence dans Pé-king, autrement dit nous venons d’asseoir avec honneur, en Chine, notre influence morale trop longtemps dédaignée.

Mais devons-nous en conclure qu’ainsi l’avenir est suffisamment garanti et que nous pouvons compter avec lui ; que cette restitution des sanctuaires aura une durée sincère ; que ce droit de séjour de notre diplomatie dans la capitale de l’Empire ne sera pas quelque jour violemment ou traîtreusement repris ; qu’en un mot la politique chinoise tiendra cette fois ses engagements plus fidèlement qu’elle ne l’a fait dans le passé ? Il est bon de l’espérer ; mais, quant à moi, je confesse mes craintes, voire même mes doutes à cet égard,