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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/323

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d’opium, ni buveur de thé ; qu’il n’a pas plus de sang tartare dans les veines, et qu’il doit se tourner du côté où l’appellent actuellement de véritables avantages, du côté de la Cochinchine.

Là, du moins, c’est, je crois, la pensée pleine de sages prévisions de l’Empereur et de son Gouvernement, la France, continuant et parachevant l’idée politique de Louis XVI, peut fonder quelque chose de considérable comme portée et comme durée coloniale. L’Empire Anamite se débat encore contre les progrès de la civilisation, mais, comme celui de la plupart des sociétés orientales anciennes, son règne est fini, et depuis vingt ans, sur cette terre des persécutions, le Catholicisme a versé et verse encore son sang au profit d’une cause en fait toute française : notre devoir et notre intérêt sont donc d’utiliser sérieusement et promptement une conquête très-chèrement achetée déjà par les pertes de nos Missions et de notre armée, autant que par les sacrifices de nos budgets. Je dis notre intérêt, car la Cochinchine offre, dès à présent, des ressources certaines à une colonie quelle qu’elle soit, militaire ou civile, dont le moment n’est pas venu d’apprécier les véritables proportions à venir.

Déja de grands cours d’eau y assurent aux produits de l’intérieur des débouchés faciles sur le littoral ; le port de Saigon, la clef du sud de l’Empire