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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/35

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les reçoit, avec un cynisme inconnu aux époques les plus gangrenées, les plus serviles, de la société vénitienne, il est parvenu à établir, sur toute la surface de l’Empire, un système général d’espionnage organisé, qui est la base peu morale, il est vrai, mais en fait, jusqu’à ce jour, la force première de sa politique intérieure ;

En ville impériale, qui ne renferme que les palais du Taï-goun et des hauts fonctionnaires composant le personnel de la Maison Impériale, dont l’ampleur dépasse de beaucoup, dit-on, celle de nos Cours d’Europe ; ce qu’il est permis d’admettre aisément, à en juger par le nombre incroyable d’officiers subalternes, d’écrivains, de familiers, de gens de service de toutes sortes, qui accompagnent tout fonctionnaire, même d’un rang ordinaire.

L’intérieur des palais de la ville noble, véritables prisons, créées par l’autorité impériale pour garder en otage et sous sa main les familles des princes ou personnages considérables pendant qu’ils exercent leurs fonctions, soit auprès des deux Empereurs (car il y a deux Empereurs au Japon, l’un spirituel, l’autre temporel), soit dans les provinces, répond à la simplicité extérieure de la société japonaise ; de grands et beaux jardins en résument à peu près toute la richesse. Au centre de ces habitations, vraiment seigneuriales par leur