Aller au contenu

Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quant aux frontières de ce vaste empire, la nature elle-même a pris soin de les fortifier dans leur plus grande étendue. La mer borde six de ses provinces ; mais elle est si basse vers les côtes, que nul grand vaisseau n’en peut approcher. Des montagnes inaccessibles la couvrent à l’occident ; le surplus de ce vaste Empire est défendu par la Grande Muraille.

Ce prodigieux ouvrage est tout ce que l’antiquité nous offre de plus imposant et de plus gigantesque. Les pyramides d’Égypte sont bien peu de chose, en comparaison d’un mur qui couvre trois grandes provinces, qui parcourt cinq cents lieues d’étendue, et dont l’épaisseur est telle que six cavaliers peuvent aisément s’y promener de front : telle est cette fameuse muraille unique, en effet, dans son espèce. Elle est flanquée de tours, placées chacune à la distance de deux traits d’arbalète, ce qui en facilite la garde et la défense. Le tiers des hommes robustes de la Chine fut employé à sa construction. Il était défendu, sous peine de la vie, de laisser prise au fer entre l’assiette de chaque pierre. Cette précaution a contribué à la solidité de cet ouvrage, encore presque entier aujourd’hui, quoique construit il y a deux mille ans. Le premier Empereur de la famille Tsin en conçut le projet et l’exécuta.

Cette étonnante barrière est devenue à peu près