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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/38

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et de regrets, pour que la civilisation de l’Occident, en lui apportant ses lumières et ses progrès, en l’initiant à des jouissances et en lui donnant des appétits qu’il a ignorés jusqu’à présent, ne déflore pas, si elle n’arrive pas à les faire entièrement disparaître, les qualités natives et essentielles, utiles à son équilibre social autant qu’à son repos intérieur, que, dans l’état actuel, il est impossible de méconnaître chez lui.

Le 11 octobre, nous quittions la baie de Yeddo, et, après une traversée de cinq jours, nous entrions dans la passe de Nagha-saki, le point le plus méridional du Japon, en regard des côtes de la Chine.

C’est là que la Hollande, au prix de sacrifices dont l’origine et la portée ont souvent échappé à l’opinion en Europe, a su, depuis à peu près deux siècles, conserver sur la terre du Japon une étape à l’Occident. On sait, par des ouvrages nombreux et par les rapports de nos Marines, dans quelle situation fâcheuse se trouvait, il y a peu d’années encore, le comptoir hollandais, parqué dans l’îlot de Désima, sous les verroux qui se fermaient chaque soir, et qui viennent à peine s’ouvrir pour lui à la communication avec la ville et avec l’intérieur du pays ; comme on sait aussi depuis longtemps, par des relations naïvement consciencieuses, les exigences