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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/44

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À bord du Laplace, 6 septembre.

Nous sommes installés à bord du Laplace, qui porte le pavillon de l’Ambassadeur. C’est une assez belle corvette de 400 chevaux, commandée par M. de Kerjégu, capitaine de frégate ; l’état-major est de huit officiers, l’équipage de cent trente hommes. Le baron Gros, dont pour ma part je suis invariablement la fortune, ne garde auprès de lui de son personnel, à bord de la corvette, que M. de Contades, deuxième secrétaire, faisant fonctions de premier en l’absence de M. Duchesne de Bellecourt parti pour France avec le traité de Tien-tsin, et l’abbé Mermet, des Missions étrangères, notre futur interprète au Japon, qui, grâce à un séjour de plusieurs années aux îles Lieou-Kieou, possède à fond la langue japonaise. C’est pour la Mission de France une acquisition des plus précieuses, qui la sauve de la nécessité de recourir, comme la Mission d’Angleterre, aux offices du secrétaire interprète du consulat général des États-Unis au Japon ; et à tous égards, dans les conditions nouvelles des futures négociations qui peuvent avoir leurs délicatesses, il vaut mille fois mieux que nous ne vivions que de nos propres ressources.