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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/56

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a dit vivre dans la meilleure intelligence ; le peuple japonais est d’ailleurs naturellement doux. Je comprends parfaitement que M. Harris se soit ainsi isolé du grouillement de la ville, qui, en fait, n’est qu’un gros bourg, placé pour les besoins des habitants à la bouche d’une vallée, au bord de la mer, et dans la partie la plus plate, la moins saine et la moins pittoresque de la localité. Ce bourg a été rebâti, il y a peu d’années, sur l’emplacement d’une petite ville détruite par l’un de ces tremblements de terre si fréquents sur le sol volcanique : depuis lors le gouvernement japonais n’a donné à ce petit port une influence morale passagère, qu’afin d’y tenir, jusqu’à nouvel ordre, éloigné de la capitale, l’agent étranger que la politique de Yeddo était obligée de subir. Les nouveaux traités vont nécessairement changer cet état de choses, et Simoda redeviendra un point effacé comme par le passé.

À quatre heures, le gouverneur de la ville s’est rendu à notre bord sur une barque entièrement semblable à celle des officiers du matin, et sans autres marques distinctives qu’un petit pavillon mi-parti noir et jaune, le pavillon officiel, placé à l’avant de l’embarcation ; sa suite était de huit personnes, toutes uniformément vêtues d’étoffes simples et sombres : cette première entrevue a été curieuse.