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Page:Chaumont - Relation de l'ambassade de Mr le Chevalier de Chaumont à la cour du Roy de Siam, 1733.djvu/151

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Relation


qui me dit que ç’étoit un Navire de Londres qui venoit de Virginie qui s’en retournoit à Londres, il étoit chargé de tabac, & comme il faiſoit beaucoup de vent, & que nous allions mieux que luy nous le quittâmes en peu de tems. Nous eûmes vent variable juſqu’au douzieme, & ſur les ſix heures du ſoir le vent eſtant oueſt & arrière il ſe leva une groſſe mer & le vent ſi violent qu’ils nous obligerent le lendemain ſur les dix heures du matin de mettre à la Cap, & mes Pilotes ne ſe faiſoient qu’à cent lieuës de Breſt. Le temps eſtant fort obſcur avec de la pluie, & comme on craint de s’approcher des terres par un tel tems, parce que quelque fois ces coups de vent durent des huit jours ; cela m’obligea à mettre à la Cap, ſur les dix heures du ſoir du treize le vent & la mer calmerent, & je me remis à la voile & le dix-huit Juin nous arrivâmes graces à D. ieu heureufement à la rade de Breft, à quatre heures aprés midy où dés qu’on eût mouillé je fis tirer le Canon des deux Vaiſſeaux pour ſaluer les Ambaſſadeurs de Siam que j’ay amenez.