poſe que cette Fête ainſi que ce qui s’y obſervoit étoit tres-connu à Rome ; qu’il y avoit un lieu parconſéquent où l’on pouvoit en être le témoin. Mais outre que ce Temple n’eſt que probable par là, il ne prouve ſinon que Rome eut Vacune, ou par la politique qui lui faiſoit recevoir les nations ſoumiſes avec leurs Dieux, ou par ſa qualité de Ville demi-Sabine par cette grande quantité de Sabins que nous avons dit être entrés dans ſon origine, ce qui n’y rendît pas moins fameux les autres Dieux Sabins comme Sancus ainſi que nous l’allons voir. Rien n’eſt plus vrai par conſéquent, que ce qu’exprime le témoignage que j’examine, que Vacune étoit une Divinité dont le culte étoit également grand & propre en Sabine. Ce qu’il ajoute de la diverſité des opinions touchant la qualité de cette Divinité, paroit n’en offrir que des idées confuſes : mais il me ſemble qu’on n’en peut pas tirer moins d’inſtruction.
J’obſerverai dabord touchant ces opinions, qu’elles n’exprimèrent que les ſentimens des Mithologues Romains comme on le voit par l’exemple de Varron. Or ceux-ci ne jugeoient de la nature des Divinités, que par les attributs qu’ils leur
