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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/209

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ſublimité de leurs maximes, & qu’ils aſpiroient encore moins à la victoire qui fait triompher des ennemis, qu’à celle qui rend ſupérieur à ſoi même, c’eſt-à-dire, à celle qui fait triompher des erreurs & des paſſions ; enſorte qu’ils ne vouloient être les plus libres des hommes que pour en être les plus ſages. Les Sabins firent la profeſſion la plus connue, non ſeulement de ne regarder comme biens que ceux que je viens de dire, mais de ne les attendre, de ne les tenir que de leur Vacune, c’eſt-à-dire de la Divinité ineffable qu’ils reconnoiſſoient. De là les idées des Romains, qui ne voioient que par le verre de leur Idolâtrie ; que cette Vacune étoit les Divinités qu’ils croioient les préſider, qui étoient Pallas & Minerve, Ceres & Diane, Bellone & la Victoire. Je croirais qu’elle fut crue encore Junon Dééſſe de la Gloire & de la Majeſté, d’après cette Junon ſurnommé Curite ſous la protection de laquelle Feſtus dit que les Matrones ſe regardoient[1]. On pouroit conjecturer cependant, ce me ſemble, que d’après l’unité que les Sabins croioient à Vacu-

  1. Matronæ in Junonis Curitis Tutela ſunt. Feſt. Verbo Ceculus.