SCÈNE III
La veuve Colombin. — En v’là une fine mouche qui ne donnerait pas sa position aux pauvres !
M. Dutoc. — Pourquoi ?
La veuve Colombin. — Dame ! sa demoiselle mariée, le Ducerceau va rester seul au logis, et on dit que ce veuf a peur la nuit…
Madame Cambournac. — Ne croyez donc pas ça ! Aglaé n’est pas une fille à prendre sur son sommeil pour faire un excès de zèle.
M. Dutoc. — Ah ! pour le coup, c’est la noce qui défile ; voici le garçon et la demoiselle d’honneur.
Madame Cambournac. — Sont-ils mal mis ! On dirait qu’il vont au supplice.
M. Dutoc. — Tiens ! c’est Sanscadet qui est témoin ! un homme qui a des rhumatismes ? Il est donc de toutes les noces ?
La veuve Colombin. — Faut croire qu’il est imposé par la mairie.
M. Dutoc. — Ah ! c’est la mariée.
Madame Cambournac. — Que disait donc Aglaé ? qu’elle était belle femme ! Merci ! de l’estomac comme une lentille sur une assiette, droite comme un boulevard neuf ; tout est à l’alignement.
La veuve Colombin. — En v’là une qui aurait pu se promener pendant deux ans sur le radeau de la Méduse sans tenter la gourmandise des camarades !