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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/100

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LE PARFUM DES PRAIRIES

et bien fait de corps, avait épousé une dame qui l’aimait avant son mariage ; mais ce pauvre mari avait un zeb tellement petit que, malgré tous ses efforts, il ne pouvait parvenir à échauffer sa femme, qui finit par le prendre en dégoût et à le tourner en ridicule devant ses amis.

Elle était riche et lui sans fortune. Lorsqu’il demandait à sa compagne quelque monnaie pour subvenir à ses besoins particuliers, il était repoussé cruellement, ce qui le mortifiait beaucoup et le comblait de chagrin. Aussi prit-il le parti de consulter les savants ayant étudié du monde les vices et les vertus.

— Le sanctuaire de la religion de la femme est dans son zouque, lui fut-il répondu. Trouve le moyen d’avoir un grand tota, et l’on ne te refusera plus rien.

Alors il alla demander les conseils des docteurs qui parvinrent à faire prendre à son zeb des proportions énormes.

Quand sa compagne le vit ainsi, elle fut toute effrayée ; mais bientôt se radoucissant, elle lui abandonna ses perles, ses bijoux ; tout ce qu’elle possédait d’argent et son corps avec.