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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/124

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LE PARFUM DES PRAIRIES

— Et que fais-tu ?

— Je suis pileur de grains.

— Qu’est-ce que tu penses, dit le Commandeur des Croyants, d’un homme qui se couche à la renverse sans prendre le soin de cacher son tota, lequel sort par un vilain trou, comme un borgne curieux de voir les choses de ce monde.

Mais le malheureux répondit par des paroles tellement incohérentes, que le grand Chef, se retournant du côté de ceux qui l’entouraient, leur dit en vers :

Voyez la longue barbe de ce fou,
Elle tombe abondamment sur sa poitrine,
Mais c’est aux dépens de sa cervelle,
Qui nourrit les poils de son menton.

Il y a des noms qui portent bonheur. Ceux qui s’appellent Mohammed, Hamed, Mahmoud, Hamedanitz, Amadoun, sont plus particulièrement sous l’œil de Dieu.

Mais les noms par excellence sont Abd-el-Aziz et Habdelatef. Les musulmans qui auront ceux-là seront presque toujours préservés de malheur ; Allah leur donnera la sagesse et les rendra bons.