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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/157

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LE JARDIN PARFUMÉ

S’il s’aperçoit d’une infidélité, il devient furieux, déchire tout ce qu’il rencontre ; puis il retourne près de sa lionne qui tremble à sa vue. Elle se tient debout, baisse la tête et attend le châtiment avec soumission. Alors le seigneur à la grosse tête pousse un cri qui fait trembler la montagne et fendre les rochers et brise d’un coup de patte les reins de la coupable.

Rien n’est plus jaloux que le lion ; sa clairvoyance est grande et son orgueil immense.

L’homme qui le rencontrera sur sa route, et qui, sans avoir l’air de le craindre, lui parlera poliment, sera bientôt délivré de sa présence : l’animal, devenu doux, suivra lentement son chemin.

Celui qui lui montrera son zeb, verra le lion lui tourner le dos avec mépris.

Et le voyageur attaqué qui prononcera le nom de Daniel, fera tomber la fureur de son ennemi ; celui-ci, passant subitement de la colère au calme, disparaîtra subitement derrière le plus proche buisson.

Le prophète Daniel a fait alliance avec le lion.

Tous ceux qui l’invoqueront en face de cette terrible bête, n’auront rien à redouter d’elle.