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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/166

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LE PARFUM DES PRAIRIES

lui faisant de tendres signes à son passage. Tout était inutile.

Il faudra bien qu’il arrive, pensa la méchante.

Un jour, elle appela sa négresse et lui dit :

— Il faut que j’aie cet homme et, pour cela, tu m’aideras.

— Je ferai selon ta volonté, dit l’esclave.

— Eh ! bien, écoute. Prends une lourde pierre et frappe à la porte de dehors comme si tu voulais l’enfoncer ; un instant après, heurte la seconde porte qui est en dedans, en laissant celle de la rue ouverte. Mais agis de façon que personne ne puisse découvrir notre stratagème ; dès que tu apercevras une figure à l’extérieur, rentre bien vite dans la maison pour que nul ne te reconnaisse.

La négresse ayant commencé le vacarme, le marabout l’entendit ; et comme il était homme de bien, bon musulman et empressé à rendre service, il demanda à sa femme ce que cela pouvait être.

— Les voleurs sont probablement chez notre voisine, répondit-elle.

Sans entendre davantage, il sortit, traversa la rue et franchit la porte laissée ouverte par la négresse. Mais à peine se trouva-t-il dans la maison que l’entrée fut refermée précipitamment der-