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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/174

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LE PARFUM DES PRAIRIES

Le mari, amoureux comme un lion, ne reconnaissait plus la manière d’opérer de sa femme ; mais l’autre se donnait grand mal, et son fordj serrait le zeb de son amant avec tant de violence que celui-ci ne pensa qu’au plaisir, sans regarder plus loin.

La trompeuse, qui n’avait jamais eu tant de bonheur, fut heureuse trois fois de suite et le mari de son amie, abîmé d’un excès de volupté, ne tarda pas à fermer les yeux.

Alors elle se leva avec précaution et, toute satisfaite, regagna sa couche.

Quand le soleil revint, l’époux se réveillant, dit à sa femme :

— Mohima, qu’avais-tu donc hier au soir ? Je ne t’ai jamais vue aussi caressante, et puis tu avais couvert ton corps de toutes les essences du ciel.

— Tu es fou, répondit la femme ; tu as rêvé filles et parfums, et tu veux me faire les honneurs de ton songe. Merci, j’aime mieux la réalité.

L’époux resta tout ébahi.

Voyez, mes frères, de quelles tromperies les femmes sont capables.

Leurs détours sont innombrables, leur adresse