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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/178

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LE PARFUM DES PRAIRIES

— Entre les cuisses, répondit-elle.

— Et le bonheur, où le placent-elles ?

— Au même endroit.

— Et qu’entendez-vous par les passions ardentes et les rêves ambitieux des hommes.

— C’est une question de fordj. Les femmes considèrent le zouque comme leur trésor le plus précieux ; et la preuve c’est qu’elles le livrent à ceux qu’elles aiment, tandis qu’elles abandonneront plutôt leurs richesses que de céder aux désirs d’un homme qui ne leur inspire aucune sympathie. Un rien, venant de leur amant préféré, leur paraîtra merveilleux ; si la fortune les abandonne, une simple caresse leur suffira ; mais elles fuiront l’or, les perles et les bijoux de celui qui leur est indifférent.

— Et comment comprenez-vous l’amour ? lui demanda-t-on encore.

— L’histoire tout entière de l’amour est contenue dans ces trois mots : l’œil, le cœur et le zouque. L’amour commence par la vue, se fixe ensuite au cœur, qui est le sanctuaire de ce doux sentiment, et dans le zouque réside la jouissance physique, qui est, pour ainsi dire, le complément du bonheur moral. Quand les yeux aperçoivent