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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/226

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LE PARFUM DES PRAIRIES

la réserve, craignant que ce soit une raison pour que tu ne l’agrées pas.

L’homme répondit :

— Que cette femme se rassure. Moi, également, je ne suis pas libre le jour, et je n’aurai besoin d’elle que pendant la nuit.

Il la demanda alors en mariage. La vieille la lui amena et elle lui plut. Ils vécurent dès lors ensemble, en observant toutefois ce qui avait été convenu.

Cet homme avait un ami intime, auquel il fit connaître la femme qui avait arrangé le mariage, ainsi que les conventions de cette union, et qui le pria de solliciter d’elle le même service pour lui. Il y consentit et alla trouver la vieille, à laquelle il dit :

— J’ai un ami qui désirerait que tu lui trouvasses une femme convenable.

— C’est facile, lui répondit-elle. J’en connais une remarquable par une beauté merveilleuse, qui dissipe les plus noirs chagrins. Seulement, le métier qu’elle exerce l’occupe pendant toute la nuit, et elle ne pourra se trouver avec ton ami que pendant le jour.

— Peu importe ! répondit-il.