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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/41

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LE JARDIN PARFUMÉ

que les femmes aiment à voir chez les hommes ?

— Mon Seigneur, répondit-elle, nous aimons les hommes qui ont les joues comme nos joues.

— Vraiment ! et encore ?

— Ceux qui ont les cheveux comme nos cheveux.

— Ah ! et puis ?

— Ceux qui sont sultans comme toi, les sultans ne sont jamais vieux ; mais les vieux qui ne sont pas sultans ne seront jamais aimés des femmes qui les dédaignent et n’en font aucun cas.

L’homme que la femme aura en considération est celui qui aura douze doigts de zeb, ou trois poignées de main. Le membre le plus mauvais et le dernier de tous n’a que six doigts ou un poing et demi ; il y en a de passables qui ont dix doigts, d’autres moindres qui n’en ont que huit ; mais celui qui a moins de six doigts ou une main et demie, n’est pas un tota, il ne vaut rien, n’en parlons jamais.

Il faut que les amoureux qui couchent ensemble se couvrent d’ambre et musc. Le musc aide à l’amour, donne des forces à l’homme, exalte la femme et fait ouvrir son zouque tout grand pour recevoir le bonheur ; de son côté, le tota est séduit par cette jolie porte qu’il va franchir.