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Page:Chesterton - Le Retour de Don Quichotte.djvu/25

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— Je vous cherchais ; ne croyez-vous pas qu’il faudrait répéter de nouveau cette scène ?

— Et moi aussi je vous cherchais, interrompit Murrel. Voici bien d’autres péripéties dans le monde dramatique ! Dites, connaîtriez-vous par hasard votre bibliothécaire de vue ?

— Qu’avons-nous à faire d’un bibliothécaire ? demanda Rosamund de son ton précis. Oui, naturellement, je le connais ; mais je ne crois pas que personne le connaisse très bien.

— Quelque rat de bibliothèque, je suppose, observa Archer, ou un ver rongeur…

— Quant à cela, nous sommes tous des vers, remarqua gaiement Murrel. Seulement un rongeur de livres fait preuve d’un goût raffiné et supérieur dans son alimentation. Or donc, j’ai bien envie de saisir ce ver, tel l’oiseau matinal… ou plutôt, Rosamund, soyez cet oiseau matinal et attrapez-le pour moi.

— Cela se trouve bien, je suis ce matin comme une vraie alouette !

— Et toute prête à persifler, n’est-ce pas ? mais je parle sérieusement, je vous assure ! Connaissez-vous la bibliothèque, et pourriez-vous m’apporter un vrai bibliothécaire vivant ?

— Je crois qu’il y est en ce moment. Vous n’avez qu’à entrer lui parler, quoique je ne devine guère ce que vous lui voulez.

— Laissez-moi m’expliquer. Archer, avec son infernal orgueil aristocratique, ne veut pas admettre que le garçon d’office joue le rôle du Troubadour, c’est pourquoi je me rejette sur le bibliothécaire. Je ne sais pas son nom, mais il nous faut absolument quelqu’un.

— Il s’appelle Herne, répondit la jeune fille en hésitant un peu ; n’y allez pas pour… je veux dire