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Page:Chevallier - Du café (1862).djvu/65

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DU CAFÉ ET DE SES FALSIFICATIONS.

» J’avais eu soin en 1859 comme médecin en chef de l’armée d’Italie de recommander l’usage habituel du café dans le régime alimentaire et je serais disposé même à lui attribuer une petite part des heureux résultats que nous avons obtenus des principales mesures d’hygiène contre le développement des épidémies.

» Deux maladies entre autres qui ont fait des ravages en Crimée, le typhus et le scorbut peuvent trouver dans l’emploi du café, non pas un remède, mais un préservatif ou du moins un palliatif favorablement uni aux prescriptions essentielles pour prévenir avant tout les effets de l’encombrement si redoutables parmi les grandes armées en campagne.

» Agréez, mon cher collègue, etc.

Baron Larrey. »


IV. — La lettre ci-jointe qui nous est aussi remise par M. le baron Larrey, démontre que l’usage du café pour les troupes est regardé comme une amélioration pour la santé du soldat.

Extrait d’une lettre de M. l’inspecteur Maillot. — Ordinaire des troupes. — Nouveau mode de fonctionnement.
Marseille, le U juillet 1861.

Monsieur le Maréchal,

« Presque tous les chefs de corps s’applaudissent des nouvelles mesures prises à l’endroit des ordinaires : quelques-uns seulement y font des objections qui ne sont pas du ressort de l’hygiène et que je suis incompétent à apprécier ; mais au point de vue de l’amélioration de l’alimentation, tous s’accordent à la constater. C’est un progrès qui en amènera d’autres bien certainement. Si les ordinaires, par exemple, pouvaient réaliser quelques économies, ces économies, ajoutées à la prestation actuelle et annuelle de l’eau-de-vie, permettraient peut-être de satisfaire un vœu que j’ai souvent entendu exprimer ; ce serait de donner tous les matins, comme premier repas, une soupe au café aux soldats et aux sous-officiers. Les avantages que l’armée d’Afrique retire de cette alimentation sont de nature à faire désirer qu’elle soit adoptée aussi en France et que toute l’armée en retire le même bénéfice. »

Maillot.


Nous apprenons à l’instant même que des personnes qu’on nous fait connaître, les sieurs L…, G…, R…, et V…, achètent, dans les grands cafés de Paris, les marcs de café pour les travailler et les vendre de nouveau comme café. Cette opération est, selon nous, une falsification qui doit être réprimée et punie.



Paris. — Imprimerie de L. Martinet, rue Mignon, 2.