Joffrin, lui, pourrait dire aussi : Perfide comme le suffrage universel.
Au commencement de 1884, il redevenait d’actualité. Il venait d’être blackboulé, injustement d’ailleurs, aux élections municipales.
Le 15 mai, on parlait de lui dans tout Paris. Il était malade. Je le vis aussitôt. Il me dit :
— Ne me blaguez pas trop !
— Non, citoyen, je ne vous blaguerai pas. J’admire quelquefois les vainqueurs, mais je plains toujours les vaincus. Dans les circonstances présentes, il serait infâme d’être cruel.
Le chef du parti ouvrier était alors intéressant sous différents aspects. Les prêtres de jadis faisaient leurs sermons en trois points.
Procédons de même. Premier point : Causes de l’insuccès de Joffrin. Deuxième : Sa maladie. Troisième : Son avenir.
Les causes de l’infortune politique de l’ancien conseiller municipal sont multiples. Certains électeurs vous diront : Il s’occupait trop de politique et pas assez des intérêts locaux. D’autres: Il a perdu des voix en troublant et en empêchant, avec ses amis, une réunion privée ouverte par son adversaire. D’autres encore : Il a eu le tort de croire le parti ouvrier trop puissant et d’écrire