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Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/111

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LES SOLDATS DE LA COMMUNE

résolut de le faire entrer à l’hôpital. L’opération n’a eu rien d’agréable. À l’aide-d’un fil de platine rougi à blanc, qui taille et cautérise à la fois, on lui a coupé une veine dans la partie gauche de la lèvre inférieure. Je me souviens que, la veille, je lui ai demandé : « Vous vous ferez endormir ? » Il ma répondu : « Jamais de la vie. Il faut apprendre à souffrir. »

D’après lui, cette maladie remontait à 1871. Elle était la conséquence d’une blessure qu’il reçut au même endroit pendant la Commune.

On a proposé à Joffrin de le faire mettre à la maison Dubois. Il a répliqué qu’ouvrier il devait aller, comme ses frères, à l’hospice. C’est peut-être bien de l’exagération politique !

A-t-il désarmé au sortir de l’hôpital ? Non pas. Il attend impatiemment de nouvelles élections, — continuant à s’occuper de son parti, à parler dans les réunions, à écrire « pour l’honneur » dans le journal le Prolétariat.

Nous avons parlé del allocation que, comme conseiller municipal, il recevait du parti ouvrier.

Les sous-chefs du parti voulaient continuer à lui fournir cette somme pour lui permettre de donner tout son temps à la politique active. Il n’a pas consenti.