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Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/175

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LES FEMMES DE LA COMMUNE

Le citoyen Godard, un convaincu, ouvre la séance. Il oublie devant quel public il parle, et dit :

— Nous ne voulons plus de l’autorité. Toute autorité est une oppression. Le jour où l’oppression est trop forte, vous vous révoltez. Alors, on vous fout dedans.

— Oh ! fait la salle.

— Choisissez un peu mieux vos expressions !

Dès ce moment, la bataille était perdue. L’orateur ne peut plus dire un mot. Le citoyen Émile Gautier lui succède.

— Citoyens, dit-il, si nous sommes venus dans la ville qui a failli être le calvaire et le tombeau de la Commune, c’est parce que nous avons senti que c’était vous surtout qu’il fallait convaincre… Versailles a une réputation sinistre qu’elle a malheureusement méritée.

Toute la salle se lève comme un seul homme.

— Vous insultez notre ville !

— Versailles a été le berceau de la liberté en 89.

— Vous oubliez le Serment du Jeu de Paume.

Malgré les huées, l’orateur ne se tait pas. Il crie, il hurle, mais ce n’est pas lui qu’on veut entendre, c’est Louise. On demande Louise Michel !