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Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/286

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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

des instructions précises et monnayées, voulut l’abandonner. Il protesta. Les Arabes s’élancèrent, le couteau à la main, sur lui et sur le drogman. Sans un excellent fusil que lui avait donné Rochefort, il eût été certainement tué. Il mit en fuite les Arabes, mais par malheur vit mourir à côté de lui son compagnon de route. Gravement atteint lui-même, il dut demander du secours aux subordonnés de M. Clifford Lloyd. Dans leur méfiance, ils le conduisirent à Esneh et le jetèrent dans une prison, où il resta trois jours sans recevoir la moindre nourriture.

Les Anglais croyaient ainsi-avoir eu raison de celui qu’ils traitaient en véritable ennemi. Ils comptaient sans son énergie. Pain n’avait pas eu le courage de tant faire pour ne point accomplir jusqu’au bout la mission choisie.

Après avoir envoyé à son autorité consulaire une plainte longuement motivée contre les agissements anglais, il attendit sa guérison, chercha des guides fidèles et gagna le Kordofan par la route d’El-Arbaïn.

Il envoya en tout deux ou-trois articles au Figaro. Puis on n’entendit plus parler de lui. Il était allé si loin qu’il lui était impossible de communiquer avec la France.

Les mois se passèrent.