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Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/31

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LES MEMBRES DE LA COMMUNE

Le citoyen Castelnau reprend la parole et dit même une chose assez jolie. Il lit le premier article du traité voté par la Chambre, en mai dernier. « La République française s’oblige à porter appui au bey et à sa dynastie. » Ainsi, exclame-t-il, les valets de Gambetta lui ont obéi de telle sorte que si la Tunisie voulait se mettre en République, nous serions forcés, nous, d’aller défendre contre nos frères la dynastie du bey !

Ici un incident : M. Catelle demande et obtient la parole, pour répondre à l’orateur. Par malheur, il parle mal. Il n’est pas du tout de l’avis du bureau. Il croit que dans la salle il y a un assez grand nombre de citoyens qui sont de son avis. Il les adjure de lever le bras. On le conspue.

— Ne croyez pas que vous faites la un meeting, parvient-il à dire. J’ai vécu dix ans en Angleterre. À Londres, il y a toujours place pour les opinions contradictoires… (Assez, assez. À la porte !) Vous aurez bien de la peine à vous accoutumer aux mœurs de la liberté !…

Cinq minutes après, il respirait dans la rue l’air pur de la liberté.

Le citoyen Digeon gagne la barre. C’est lui qui va formuler les résolutions de l’assemblée.