Aller au contenu

Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Les deux noms sont mis aux voix. L’élection n’est pas bien nette. Le bureau croit pourtant que c’est Vaillant qui est élu. Celui-ci saisit la sonnette. Mille voix hurlent : « Leboucher ! » On veut contraindre ce dernier à prendre la présidence. Vaillant se croise les bras. Pendant une demi-heure, on se dispute, on vocifère. À la fin, on envahit la tribune dont la barrière se brise. Alors, de la galerie qui domine le bureau, tombent sur ces réactionnaires de blanquistes des tabourets, des chaises, des banquettes. Les membres du bureau ripostent en lançant leurs sièges aux anarchistes. Cet échange d’armes prolonge la scène. À trois reprises différentes, le champ de bataille est abandonné, puis reconquis. Mais décidément les anarchistes triomphent. Leboucher est hissé sur la tribune au milieu des acclamations. Pendant ce temps, ceux qui ont reçu des horions se mettent des mouchoirs autour de la iète dans un petit café qui sert de foyer aux artistes.

Le silence se fait. On lit des adresses des différents groupes provinciaux et étrangers. On applaudit même celle des Allemands de Londres. Puis, au nom de la liberté (!), Leboucher prie la salle d’écouter loyalement le citoyen Vaillant.

Celui-ci a préparé un ordre du jour qu’il déve-