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Page:Chivot, Duru - Lîle de Tulipatan.pdf/24

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Scène XII

ROMBOÏDAL, puis ALEXIS[1].
ROMBOÏDAL.

Allons, allons, elle a mieux pris la chose que je ne pensais… Je redoutais une pâmoison… mais non, du tout, elle chante, elle danse… Voilà le bon côté de ces fortes natures… à présent le mariage n’est plus à craindre… Je suis tranquille comme Baptiste…

ALEXIS, entrant en costume de femme.

Pas mal, pas mal… vraiment cette robe a l’air d’avoir été faite pour moi.

ROMBOÏDAL, à lui-même.

Allons retrouver le duc.

Il fait quelques pas vers la gauche.

ALEXIS.

Je voudrais pouvoir m’admirer dans ce costume… ah ! seigneur Romboïdal, une glace, s’il vous plaît… une glace.

ROMBOÏDAL, souriant,

Une glace, mademoiselle, je n’en ai pas sur moi.

Le reconnaissant.

Grand Dieu ! que vois-je !… Ces traits… Le prince !…

ALEXIS, vivement.

L’ex-prince…

ROMBOÏDAL.

Vous savez ?…

ALEXIS, montrant la droite.

J’étais là… j’ai tout entendu… mais où trouver un miroir ? ah ! de ce côté…

Il va pour entrer à gauche.

ROMBOÏDAL, effrayé.

N’entrez pas ! le duc qui est là…

ALEXIS.

Eh bien ! qu’importe !…

ROMBOÏDAL.

Comment, qu’importe ! arrêtez !… arrêtez !… (Tombant sur une chaise.) Ah je suis perdu !… je suis perdu !… mon affaire est claire !… moi, qui, à force d’économie, m’étais amassé une fort jolie pelote… (Avec désespoir.) On va tout me confisquer… tout… excepté ma femme !… Ah ! je suis un fonctionnaire bien à plaindre !…

ALEXIS.

Mais regardez-moi donc, comment me trouvez-vous sous ces habits ?

  1. Romboïdal, Alexis.