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Page:Chivot et Duru, Les Braconniers.djvu/16

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BARBADÈS.

Impossible ! J’attends ici M. le comte Lastécouères de Campistrous, le gouverneur de la province de Bigorre, pour nous mettre à la poursuite de Rastamagnac !

GABASTOU, à part.

Ah ! c’est bon à savoir.

GINETTA, tressaillant.

Rastamagnac !…

MARCASSOU.

Le chef des braconniers de ce pays. (A Barbadès.) En voilà un gaillard qui vous a donné du fil à retordre.

BARBADÈS.

Je crois bien… Il y a plus de vingt ans que nous courons après lui !

MARCASSOU.

Ce qu’il y a de remarquable, ce qu’il y a même de bizarrement curieux, c’est qu’il s’acharne sur les domaines du comte de Campistrons et qu’il ne touche jamais aux autres propriétés…

GINETTA, d’un ton décidé.

Eh bien ! moi… je dis que c’est pain bénit pour le gouverneur… Dans le temps il a fait déposséder, par un procès injuste, un de ses cousins, M. de Birague.

MARCASSOU.

Ce pauvre Birague !

GINETTA.

Mon oncle m’a raconté cela… Il se rappelle encore avoir vu ce pauvre homme, ruiné, sans un sou, obligé de quitter le pays avec sa femme qui portait dans ses bras un enfant nouveau-né.

MARCASSOU.

Un nouveau né !… Ginetta, vous m’émouvez !… Vous allez me faire verser des torrents de larmes !