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Page:Chivot et Duru, Les Braconniers.djvu/82

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ÉLÉONORE, se levant vivement, saisissant les pistolets, et les braquant sur Marcassou.

Si tu bouges, tu es mort !…

Il sort du comptoir.

MARCASSOU, stupéfait, et se réfugiant dans le comptoir à son tour.

Qu’est-ce que c’est encore que celui-là ? Prenez donc garde, ils sont chargés !…

ÉLÉONORE.

Je m’en doutais… tu étais armé jusqu’aux dents, tu allais fuir… tu voulais te cacher… je te reconnais… il n’est pas difficile de deviner qui tu es…

MARCASSOU, sortant du comptoir et s’avancent.

Qui je suis !… Eh bien, tuez-moi et après vous me le direz qui je suis, vous me ferez plaisir, car, voyez-vous, je flotte… j’en suis arrivé à flotter sur mon individualité…

ÉLÉONORE.

Parbleu ! tu es Rastamagnac !…

MARCASSOU.

Ah bon !… ah bon !… voilà du nouveau.

ÉLÉONORE.

Papa s’en est bien douté tout à l’heure et il m’a envoyé avec ton signalement… le voilà.

Il l’ouvre.

MARCASSOU.

Mon signalement !… Allez ! allez !… tout ce qui m’arrive ici tient de la fantasmagorie !…

ÉLÉONORE, lisant.

« Nez ordinaire… front ordinaire… menton… ordinaire… bouche… ordinaire… » (Regardant Marcassou.) Jusqu’à présent, c’est tout à fait ça… (Continuant.) « Cheveux courts. »

MARCASSOU, triomphant et montrant ses cheveux longs.

Ah ! ah !… ça n’est plus ça…