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Page:Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses, 1869, Tome 1.djvu/161

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DANGEREUSES.

ne les croirais pas suffisants pour vous fixer. Vous demander de ne plus vous occuper de moi, ce n’est donc que vous prier de faire aujourd’hui ce que déjà vous aviez fait, & ce qu’à coup sûr vous feriez encore dans peu de temps, quand même je vous demanderais le contraire.

Cette vérité, que je ne perds pas de vue, serait, à elle seule, une raison assez forte pour ne pas vouloir vous entendre. J’en ai mille autres encore ; mais sans entrer dans cette longue discussion, je m’en tiens à vous prier, comme je l’ai déjà fait, de ne plus m’entretenir d’un sentiment que je ne dois pas écouter, & auquel je dois encore moins répondre.

De … ce 1er septembre 17…

Lettre LI.

La marquise de Merteuil au vicomte de Valmont

En vérité, vicomte, vous êtes insupportable. Vous me traitez avec autant de légèreté que si j’étais votre maîtresse. Savez-vous que je me fâcherai, & que j’ai dans ce moment une humeur effroyable ? Comment ! vous devez voir Danceny demain matin ; vous savez combien il est important que je vous parle avant cette entrevue ; & sans vous en inquiéter davantage, vous me laissez vous attendre toute la journée, pour aller courir je ne sais où ? Vous êtes cause que je suis arri-