Enfin, mon avis, que je sens bien qui vous affligera, & que par là même vous devez croire que je ne vous donne pas sans y avoir réfléchi, est que vous laissiez mademoiselle de Volanges au couvent, puisque ce parti est de son choix ; que vous encouragiez, plutôt que de contrarier, le projet qu’elle paraît avoir formé ; & que dans l’attente de son exécution, vous n’hésitiez pas à rompre le mariage que vous aviez arrêté.
Après avoir rempli ces pénibles devoirs de l’amitié & dans l’impuissance où je suis d’y joindre aucune consolation, la grâce qui me reste à vous demander, ma chère amie, est de ne plus m’interroger sur rien qui ait rapport à ces tristes événements : laissons-les dans l’oubli qui leur convient ; &, sans chercher d’inutiles & d’affligeantes lumières, soumettons-nous aux décrets de la Providence, et croyons à la sagesse de ses vues, lors même qu’elle ne nous permet pas de les comprendre. Adieu, ma chère amie.
Lettre CLXXIII.
Ô mon amie ! de quel voile effrayant vous envelop-