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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/116

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drais-tu que mon père condamnât l’amour, puisque lui-même il s’y livre ?

Vous vous abusez, mademoiselle, j’en sais sur cet article beaucoup plus que je n’ose vous en dire ; mais je puis vous assurer que, bien que M. votre père soit amoureux et ne se contraigne point, il trouverait très-mauvais que vous l’imitassiez. — Va, chère Élise, tu ne connais pas mon père, il est trop juste pour défendre à sa fille ce qu’il se permet à lui-même, et trop bon pour vouloir troubler mon bonheur. —

Élise secoua la tête avec un air qui disait : Vous verrez, mais trop tard, que j’avais raison. Elle n’osa pas en dire davantage dans la crainte de fâcher Amélie, ou de se mettre dans la nécessité de lui faire des confidences qu’elle jugeait dangereuses.