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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/126

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ne pouvait, sans danger, employer la calomnie auprès de gens si intéressés à connaître la vérité. Le colonel ne vit qu’un moyen de parvenir à son but ; ne pouvant réussir par adresse, il imagina que la force lui serait plus favorable ; il alla donc trouver madame Durancy à laquelle il déclara que les visites d’Ernest lui déplaisaient, et qu’il n’entendait plus le voir ni chez elle ni chez M. de Saint-Far. Rien n’est si facile, répondit Alexandrine avec un extrême sang froid : cessez d’y venir, et vous serez sûr de ne plus l’y voir. — Ce n’est pas ainsi que je l’entends, répondit le colonel d’un ton absolu ; vous savez que je n’ai pas l’habitude de céder la place ; c’est Ernest qui doit être exclu, la chose est en votre pouvoir, et vous entendez trop bien vos intérêts pour oser me résister. — Si