Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 124 )

lui portait le colonel, il s’en affligeait sans s’en inquiéter beaucoup. La tendre et naïve Amélie lui parlait de son amour avec un abandon si doux, que le cœur le plus soupçonneux n’aurait pu concevoir la moindre alarme. Ernest, sans blesser les bienséances, était enfin parvenu à voir Amélie presque tous les jours ; il avait eu l’art, en multipliant ses visites, de se faire engager à les rendre plus fréquentes encore ; il n’était jamais seul avec Amélie, mais souvent ils n’avaient qu’Élise pour témoin. Élise, confidente de leurs amours, n’était ni d’âge ni de caractère à montrer de la sévérité. Devant elle, nos amans pouvaient, sans contrainte, parler du sentiment qui les occupait tout entiers, se donner les noms les plus tendres, se serrer la main, se donner un baiser, lorsqu’à