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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/131

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lui semblait d’un mauvais augure. Eh quoi ! disait-il, c’est un enfant qui me résiste ! c’est un enfant qui me l’enlève ! Non, je ne puis soutenir un pareil outrage ; si j’échoue, ma réputation est perdue. À force de rêver, il lui vint à l’esprit qu’en séduisant Élise, tâche qui lui paraissait assez facile, il se procurerait près d’Amélie un appui très-zélé, et peut-être même les moyens de s’introduire dans son appartement, et d’obtenir par la ruse ce qu’il ne pouvait plus espérer du sentiment.

Plein de cette idée, il devint familier avec la jeune Élise, lui fit quelques agaceries auxquelles elle répondit sans se fâcher, et quelques cadeaux quelle reçut de fort bonne grâce ; femme qui accepte, prend l’engagement de ne rien refuser ; le colonel, pénétré de cette maxime,