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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/142

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elle ne s’en défiait pas. Amélie était partie pour la campagne avec cette espèce de langueur qui ne la quittait pas en l’absence d’Ernest. Elle soupirait en pensant qu’elle ne le verrait pas de la journée. Que les jours où je ne le vois pas sont longs, se disait-elle, et que les momens où je le vois sont courts !

Qu’on juge du plaisir d’Amélie, lorsqu’en arrivant à la campagne, le premier objet qu’elle aperçut fut Ernest qui avait quitté la voiture et qui accourait lui offrir la main ! Jamais plaisir imprévu ne fut mieux senti : les joues d’Amélie se colorèrent du plus vif incarnat, et la joie la plus pure éclata dans ses yeux. Alexandrine, attentive aux mouvemens d’Amélie, découvrait avec une fureur concentrée tout ce qui se passait dans son ame : elle lisait dans